Programmation :
Vendredi 27 octobre 2023
Salle LI 3650, Campus Longueuil, Université de Sherbrooke
Lien pour assister en ligne (visioconférence) : https://visioweb.usherbrooke.ca/invited.sf?id=74011234567926&secret=201bef35-5689-4ef9-9774-43dabfcb228a
10h30
Bienvenue Première séance
11h à 11h45
Arielle Burgdorf, University of California, Santa Cruz : « Je suis trans comme dans transgression: L’écriture féminine, l’écriture au féminin et l’écriture (au) trans-féminine »
Cette présentation explorera les possibilités d’un mouvement d’écriture québécoise et trans- féminine, en conversation avec le mouvement français écriture féminine et la mouvemente québécoise écriture au féminin. Je continuerai les travaux d’écrivaine et critique britannique Juliet Jacques dans son article : “Écriture trans-féminine?” dans lequel elle décortique une seconde vague d’écriture trans par les écrivaines comme Paul B. Preciado et Kate Bornstein, le comparant à l’écriture féminine, et l’article de Susan Billingham, “Écriture au Trans-féminine: Trish Salah’s Wanting in Arabic.” Mon propos, c’est de discuter de l’écriture par les femmes trans et québécoises contemporaines en même temps de l’écriture féminine et écriture au féminin. Pour accomplir cela, j’utiliserai le livre Valide par Chris Bergeron, une écrivaine trans, queer et bisexuelle qui habite à Montréal. Valide crée un nouveau genre, un “roman autobiographique de science-fiction,” une histoire dystopique qui a lieu dans l’année 2050. Je constate que, comme les femmes québécoises pendant les années 1980s et 90s, Bergeron considère l’usage du langage comme espace d’expérimentation pour de nouvelles identités et idéologies. Elle adresse l’écriture inclusive, les néo-pronoms, l’usage de genre dans la langue français et les binaires. En utilisant des exemples tirés de son livre, je soutiens que les problèmes avec violence et haine d’aujourd’hui contre les gens trans exigent de nouvelles formes d’expression littéraires.
Bio: Arielle Burgdorf is a translator, novelist, and PhD student at University of California, Santa Cruz in the Literature department. Their research concerns French-Canadian feminist and queer experimental writing and translation.
11h45 à 12h30
Virginie Barnes, Université de Sherbrooke : « Traduire la tension entre les temporalités homonormative et queer dans The Family Way »
Comment traduire la tension entre la temporalité queer et le quotidien homonormatif dans The Family Way (2021)? Cette tension présente dans la narration oppose d’une part un arrière-plan
touffu à travers des descriptions exhaustives du décor et de rituels qui installent les protagonistes dans une routine normalisante et qui ralentit le tempo narratif. D’autre part, ce quotidien est interrompu par les actions queers du personnage principal, c’est-à-dire les actions qui le font déroger de l’homonormativité dont il fait preuve au quotidien. Cela a pour effet d’accélérer le rythme narratif du récit. Autrement dit, cette tension dans la narration est présente en cas d’incongruités entre l’arrière-plan et les actions, par exemple lorsque le quotidien homonormatif est interrompu par des actions queers — ou vice-versa — ce qui implique un changement de tempo narratif. Je montrerai comment le tempo narratif est présent dans le roman en langue anglaise et comment le traduire à l’aide des ressources temporelles du français. Ainsi, à l’aide d’une analyse de la valeur des temps de verbe et de la mise en relief (Weinrich), j’exposerai ma stratégie de traduction de The Family Way que je mettrai au défi à l’aide d’exemples.
Bio : Étudiante à la maîtrise à l’Université de Sherbrooke, Virginie Barnes s’intéresse à la traduction de la littérature queer. Présentement, elle oriente ses recherches vers The Family Way, paru en 2021, une œuvre littéraire de l’auteur montréalais Christopher DiRaddo. Pour son mémoire, Virginie travaille sur la tension entre la temporalité queer et homonormative de l’œuvre. Elle cherche surtout à la découdre pour mieux la traduire.
12h30 à 13h15
Pause diner
Deuxième séance
13h15 à 14h
Loïc Million, Simon Fraser University : « Incorporalité queer et déprogrammation du genre : vers une esthétique du glitch dans Valide (Bergeron, 2021) »
Dans son ouvrage Testo Junkie : Sexe, drogue et biopolitique, Paul Preciado conçoit la « programmation de genre » comme « une technologie psycho-politique de modélisation de la subjectivité permettant de produire des sujets qui se pensent et agissent comme corps individuels, se connaissant eux-mêmes comme espaces et propriétés privées, avec identité de genre et sexualité fixes » (110). En se réappropriant le cyberpunk dans son roman Valide (2021), Bergeron a recours à un mode qui participe à « déprogrammer » le genre, en offrant notamment à ses protagonistes l’option de modifier et d’augmenter leurs corps selon l’expression de leurs propres subjectivités et ce, en dehors des normes et des binarités. Cependant, au sein même de cette œuvre, l’augmentation des corps ne constitue pas un moyen de transcender l’imaginaire corporel mais ne vient, au contraire, que renforcer et réenfermer les corps dans leurs limites, leurs finalités et leurs fermetures. Dans cette mesure, la protagoniste trans, Christelle, demeure irrémédiablement prisonnière des barreaux du binarisme et de la société biopolitique régulatrice. Cette communication vise donc à montrer comment, en mobilisant une esthétique du glitch et de l’anomalie, Bergeron tente de libérer discursivement les corps queers de leur enfermement et de leur inachèvement, en donnant virtuellement naissance à l’intelligence artificielle V.A.L.I.D.E. dont la manifestation incorporelle se détache des chaines normatives, lui permettant ainsi d’incarner un sujet pleinement accompli.
Bio : Loïc Million est étudiant au doctorat à l’université Simon Fraser sous la direction de Dr. Jorge Calderón. Ses intérêts de recherche portent, d’un côté, sur la biopolitique, la nécropolitique et l’inhumain queer à travers la littérature, le cinéma et les médias visuels et ce, dans une perspective francophone globale ; d’un autre, il s’intéresse également aux questions de pensée et de pédagogie critique en didactique des langues.
14h00 à 14h45
Julie Agu : “Exploring Lesbian Narratives, Bodies and Metaphors in late Twentieth and early Twenty-first Century Canadian and American Writing”
My proposed presentation, Exploring Lesbian Narratives, Bodies and Metaphors in late Twentieth and early Twenty-first Century Canadian and American Writing, introduces my doctoral research on lesbian narratives and metaphors in late twentieth-and early twenty-first- century queer writing with a pluridisciplinary and transdisciplinary approach, using sources from cultural studies, queer studies, anthropology and sociology, psychoanalysis, and literary studies. In my presentation, I will discuss the work of lesbian writers from Canada (Dionne Brand, Ivan Coyote) and the United States (Dorothy Allison, Maggie Nelson), whose use of metaphorical lesbian concepts and themes is, to a large extent, concordant with the evolution of real-life lesbian identity and sexuality politics from the mid-1980s to the 2010s (Charczun 2021). The notion of “metaphorical lesbians” refers to Elizabeth LeBlanc’s reading of the character of Edna Pontellier in Kate Chopin’s novel The Awakening (1899), in which she suggests, using the perspective of lesbian theory, that: “the presence of lesbian motifs and manifestations offers a little-explored position from which to examine the strategies and tactics by which Edna attempts to establish a subjective identity” (1996:289).I will investigate whether a distinctive metaphorics can be discerned or identified in this contemporary style of queer writing, and how it operates in autofictional and non-fictional work. By looking at metaphors and references to sapphic passion and lesbian identity formation in the work of Dionne Brand, Ivan Coyote, Dorothy Allison and Maggie Nelson, my research project is designed to provide a valuable contribution to the field of queer and lesbian literary studies. While tracing the evolution of a literary lesbian tradition of telling stories and representing bodies, with a particular attention given to fiction and non- fictional accounts in which the textual and sexual lesbian self/subject overlap, the overarching aim of my project is to conduct an in-depth comparative study of lesbian writing and metaphors in late twentieth-and early twenty-first-century North American literature.
Bio: Julie Agu is a French PhD student who holds a joint BA in Anthropology and English Studies along with two Masters’ degrees in Cultural Studies from Aix-Marseille University (France). She was awarded an IdA (Institut des Amériques) PhD scholarship to work on Life Writing and Lesbian Metaphors in Late Twentieth and Early Twenty-first Century Queer Canadian and American Writing under the joint supervision of Prof. Nicolas Pierre Boileau (AMU) and Prof. Lianne Moyes (UdeM). Her research interests include gender & sexuality theories, queer and trans feminist studies, fiction and life writing in American and Canadian contemporary literature. Her Master thesis “The Lesbian Subject and Self-Writing in Dorothy Allison’s Bastard Out of Carolina
(1992), Skin: Talking About Sex, Class & Literature (1994), Two or Three Things I Know for Sure (1995)” explored queer narratives of the self (fiction and non-fiction) with a pluridisciplinary approach. Since September 2023, Julie Agu is the coordinator of the Canada Center for the Institut des Amériques, hosted by the Faculty of Arts and Sciences and the Center for InternationalStudies and Research (CÉRIUM) of the Université de Montréal (UdeM)
14h45 à 15h30
Gabriel Guertin-Pasquier : « L’asexualité des abeilles »
Caleb n’a jamais ressenti d’attirance sexuelle lui parcourir les veines. Après chaque parcours sur le corps d’un autre, il camoufle l’odeur du sperme en se roulant dans la terre des bégonias du Parc Lafontaine. Malgré sa rage de vivre et l’hypersexualisation carabinée à coups de néons sur les murs de la ville, son envie de fonder une famille fleurit au creux de ses reins. Avec la complicité de son amie Madeleine et sa rencontre avec l’homme à l’urinoir, Caleb apprend à accepter l’être qu’il est. (Lecture-performance de quelques scènes, suivi d’une présentation sur la genèse du projet avec l’artiste.)
Bio : Diplômé en interprétation à l’École de théâtre professionnel du Collège Lionel-Groulx (2018), Gabriel Guertin-Pasquier est un artiste multidisciplinaire montréalais. Artiste queer et ouvertement asexuel, il se passionne pour l’écriture dramatique, les enjeux LGBTQ+, le buto, le costume et l’art performatif. Dans les dernières années, il fait partie de la distribution de Carmen à l’Opéra de Montréal, participe à la création de L’amour au 21ème siècle (selon Wikihow) au Théâtre La Chapelle, en plus d’obtenir des rôles dans District 31, Le Monstre, Ma mère et C’est comme ça que je t’aime. Il collabore également avec l’organisme Interligne et participe à de multiples balados afin de mettre en lumière l’asexualité (Sexe Oral, ToutEs ou pantoutes, 2 Fxfs le matin…). Présenté au Island Fringe Festival et au Festival Phénomena, sa pièce L’asexualité des abeilles est le premier projet de sa compagnie création.thoracique. Par la suite, le solo Garçon Béton est présenté au Festival Fringe de Montréal 2023. Le spectacle a reçu le Prix Frankies du Producteur émergent le plus prometteur.
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